Canal cervical étroit

Traitement médical

Les douleurs peuvent être traitées par du repos, des antalgiques et des anti-inflammatoires. On peut avoir recours à la rééducation par kinésithérapeutes ou bien parfois au port d’une minerve. Cependant, ces traitements ne peuvent être que temporaires et sont dis « symptomatiques » car ils ne traitent pas la cause de la douleur.

Les troubles neurologiques (perte de force, fourmillements) sont plus difficiles à contrôler par médicaments.

La cortisone peut parfois aider ces troubles.

Traitement chirurgical

En l’absence de traitement étiologique (de la cause), la maladie va poursuivre sa progression plus ou moins rapidement.

Le traitement chirurgical a pour but de libérer les structures neurologiques, moelle et nerfs, de leur compression en ouvrant le canal devenu étroit. Ainsi, on arrête la progression de la maladie, avec si possible, une amélioration des symptômes déjà présents selon le degré d’évolution de la maladie.

C’est une chirurgie réalisée sous anesthésie générale, le plus souvent par une voie antéro-latérale au niveau du cou, par une incision qui dépendra de l’étendue de la libération à effectuer. Le temps opératoire peut varier de une heure à trois heures en fonction du geste :

Plusieurs types d’intervention sont possibles

  • Soit le chirurgien retire les disques et les becs de perroquet qu’il remplace par des cales ou des greffons
  • Soit il pratique une somatotomie médiane ou une corporectomie. c’est à dire qu’il enlève une partie ou toute une vertèbre, ce qui nécessite alors une ostéosynthèse (c’est à dire une fixation par une plaque en titane)
  • Parfois lorsque le rétrécissement du canal se trouve plutôt en arrière de la colonne, le chirurgien peut proposer une laminectomie c’est à dire une ablation de la partie arrière de la vertèbre (plus ou moins associée à une fixation par plaque) et donc par une incision au niveau de la nuque.

Un drain est laissé en place 24 à 48h afin d’éviter la survenue d’un hématome. Le patient peut se lever le jour de l’intervention et doit éventuellement porter un collier souple pendant une partie de sa convalescence. C’est une intervention peu douloureuse qui entraîne simplement une petite gène à la déglutition les premiers jours (légère gène transitoire pour avaler les aliments solides).

L’hospitalisation dure environ 3-4 jours.

Quels sont les risques inhérents à une chirurgie cervicale ?

Toute intervention chirurgicale comporte des bénéfices mais aussi des risques :

  • Risques liés à l’anesthésie générale : embolie pulmonaire, syndrome coronarien, accident vasculaire cérébral, compression des globes oculaires…
  • Infection post-opératoire : cette complication est extrêmement rare dans le cas de la chirurgie cervicale antérieure (0,1% à 1 % de risque). Il s’agit le plus souvent d’une infection superficielle qui peut être réglée par des soins locaux adaptés. Une nouvelle intervention pour nettoyage local est parfois nécessaire. Les infections profondes sont très rares : elles sont graves, nécessitent une intervention de nettoyage, une antibiothérapie prolongée et parfois l’ablation du matériel mis en place pour l’arthrodèse. Ces infections profondes peuvent donner des séquelles fonctionnelles et douloureuses parfois définitives.
  • Hématome post-opératoire : un hématome compressif cervical peut entraîner une détresse respiratoire aiguë nécessitant une reprise chirurgicale en urgence.
  • Difficultés pour avaler (dysphagie) : elles sont généralement transitoires par irritation de l’œsophage qui est écarté lors de la voie d’abord.
  • Lésion d’un organe profond (œsophage, trachée, carotide) : risque exceptionnel.
  • Etirement nerf récurent (nerf des cordes vocales) : Cette complication rare peut entraîner une voix bitonale de façon parfois définitive.
  • Le syndrome de Claude Bernard Horner : il s’agit de l’atteinte de petits nerfs du cou qui provoquent une sécheresse du visage et un affaissement de la paupière du côté atteint.
  • Brèche de dure-mère : une effraction sur l’enveloppe des nerfs peut survenir durant la procédure chirurgicale. Cette complication peut nécessiter un repos au lit en position allongée pendant 48-72h et donc prolonger la durée d’hospitalisation.
  • Le risque d’erreur de niveau (opérer un autre disque) est très faible en raison du contrôle radiologique pré et per-opératoire. Il est important d’apporter pour l’intervention le dossier radiologique que votre chirurgien vous a demandé afin qu’il puisse disposer de tous les éléments utiles pour la réalisation de cette intervention.
  • Les complications neurologiques sur le nerf rachidien. Elles sont rares : troubles sensitifs (insensibilité, paresthésies à type de fourmillements) ; troubles moteurs avec paralysie partielle du membre supérieur, très rare, souvent d’origine ischémique (défaut d’irrigation sanguine). Ces troubles sont le plus souvent transitoires, rarement définitifs mais des séquelles peuvent persister.
  • Les complications neurologiques sur la moelle épinière. Elles sont exceptionnelles mais le risque nul n’existe pas. Elles sont très graves et peuvent aller jusqu’à la tétraplégie (paralysie des 4 membres)
    • Douleurs résiduelles : le nerf comprimé par la hernie peut resté douloureux même si il a été correctement libéré (mémoire de la douleur).
    • La mobilisation du matériel (mis en place pour l’arthrodèse) : il s’agit d’une complication rare, soit précoce en rapport avec un problème de mise en place souvent avec une qualité osseuse insuffisante (ostéoporose); soit secondaire, témoin de l’absence de consolidation (le tabagisme en est un facteur favorisant). Ces mobilisations de matériel peuvent entraîner des troubles de la déglutition par compression de l’oesophage et nécessiter une réintervention.
    • Le risque d’hémorragie importante pendant l’intervention est extrêmement faible mais non nul. Une transfusion peut, à l’extrême, s’avérer nécessaire. Toute transfusion comporte un risque très faible mais non nul de contamination (hépatite, sida).
    • Certains antécédents, certaines particularités anatomiques, affections ou maladies (malformations, diabètes, obésité, artérite ou autres affections vasculaires, alcoolisme, tabagisme, toxicomanie, comportement addictif, affection psychiatrique, prise de certains médicaments, maladie du foie, maladie sanguine, tumeur séquelle d’intervention ou de traumatisme, etc…) peuvent causer ou favoriser la survenue de complications particulières, parfois grave à l’extrême mortelle.